Antoine
LA LOI DE 1920


Elle habite avec ses 9 enfants
De biais ce n'est pas même un appartement
Le mari on ne le voit pas souvent
Et pourtant

On leur a appris à fonder une famille
Faire autrement leur serait difficile
Au mariage c'était le seul but dans la vie
Et pourtant

Chaque année un autre enfant naissait
Comment auraient-ils pu l'éviter
Il y a 365 nuits dans une année
Et pourtant

L'aîné aura peut-être quelque instruction
Pour les autres il n'en est pas question
Manger ça ne leur arrive pas souvent
Et pourtant

Il y a longtemps que leur taudis est classé
Assise folle elle s'est mise à penser
Elle n'en peut plus, ça ne peut plus durer
Et pourtant

Dans un coin il y a un fourneau
L'évier est mort, on leur a coupé l'eau
Elle s'approche du feu la folie sur la peau
Et pourtant

Il suffit de tourner un robinet
Ça me tremble, les enfants dorment à coté
Ils ne se sont plus jamais réveillés
Et pourtant

On aurait dû penser pourtant
On aurait pu penser pourtant
Penser à revoir enfin la loi de 1920


À la page des textes d'Antoine
À la page des textes