Michèle Arnaud
JULIE

M. Vidalin


N'allez pas Julie, vous rouler dans l'herbe
Quand Monsieur l'abbé déjeune au château
N'allez pas non plus jouer aux proverbes
Avec les bergers aux tendres flûtiaux
Et je vous défends, vilaine petite
Nue dans la rivière, au milieu du bourg
De dire aux pêcheurs je suis une truite
Me pêche qui veut m'apprendre l'amour

REFRAIN:
Les yeux baissés
Les genoux serrés
Faites de la dentelle
Faites de l'aquarelle
De la tapisserie
De la pâtisserie
Mais n'allez pas surtout
Courir le guilledou
Avant de prendre époux

Avec Ferdinand, vous n'êtes plus d'âge
A vous trémousser folle sur ses genoux
En lui agaçant le bout des moustaches
Pour voir si ça pique ou bien si c'est doux!
Et quand vous sentez son trouble, Julie
Ne demandez pas d'un air innocent
Cousin, dites-moi si je suis jolie
Et si je fais plus que mes dix-huit ans

REFRAIN

Un matin, Julie, blanche à la chapelle
Devant la famille vous direz ce oui
Qui vous livrera timide gazelle
Aux tendres assauts de votre mari
Dès le lendemain, vous serez tranquille
Je ne serai plus là pour vous gronder
Vous pourrez alors, femme d'imbécile
Prendre autant d'amants que vous le voudrez

Les yeux baissés
Les genoux serrés
Faites de la dentelle
Faites de l'aquarelle
De la tapisserie
De la pâtisserie
En attendant le jour
Qui ne saurait tarder
De votre liberté


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