Barbara
LA COMPLAINTE DES FILLES DE JOIE

Georges Brassens, 1969


Bien que ces vaches de bourgeois,
Nous appellent les filles de joie,
C'est pas tous les jours qu'on rigole,
Parole, parole,
C'est pas tous les jours qu'on rigole,

Car, même avec des pieds de grue,
Faire les cents pas dans la rue,
C'est fatiguant pour les guibolles,
Parole, parole,
C'est fatiguant pour les guibolles,

Non seulement, on a des cors,
Des oeils de perdix, mais encore,
C'est fou ce qu'on use comme groles,
Parole, parole,
C'est fou ce qu'on use comme groles,

Y'a des clients, y'a des salauds,
Qui se trempent jamais dans l'eau,
Faut pourtant bien qu'on les cajole,
Parole, parole,
Faut pourtant bien qu'on les cajole,

Qu'on leur fasse la courte échelle,
Pour monter au septième ciel,
Les sous, croyez pas qu'on les vole,
Parole, parole,
Les sous, croyez pas qu'on les vole,

On est méprisées du public,
On est bousculées par les flics,
Et menacées de la vérole,
Parole, parole,
Et menacées de la vérole,

Bien que toute la vie, on fasse l'amour,
Qu'on se marie vingt fois par jour,
La noce, c'est jamais pour notre fiole,
Parole, parole,
La noce, c'est jamais pour notre fiole,

Fils de pécore et de minus,
Ris pas de la pauvre Vénus,
La pauvre vieille casserole,
Parole, parole,
La pauvre vieille casserole,

Il s'en fallut de peu, mon cher,
Que cette putain ne fut ta mère,
Cette putain dont tu rigoles,
Parole, parole,
Cette putain dont tu rigoles,

Bien que ces vaches de bourgeois,
Nous appellent les filles de joie,
C'est pas tous les jours qu'on rigole,
Parole, parole,
C'est pas tous les jours qu'on rigole...


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