Barbara
LE TESTAMENT

1968


Je soussignée une telle qui suis saine d'esprit
Qui suis folle de toi et ne s'en remets pas
Je te lègue aujourd'hui en ce doux soir de mai
Ou j'en ai plus qu'assez tout ce qui est fini
Je n'aurais jamais pensé qu'il suffirait d'une amie
Et pas davantage
Pour pouvoir ô mon amour amasser un tel héritage
Comme je n'ésperais plus
Voilà que tu es venue
O toi ma tendresse
Pareille au petit Jésus
Ce fut ma richesse
A bouche à bouche ta bouche
Tu as partagé ma couche
Nuits enchanteresses
Notre amour larguait ses voiles
Sous un ciel troué d'étoiles
La chaude paresse
L'orage éclata soudain
Nous laissant un ciel chagrin
Et l'humeur chagrine
Notre amour battit de l'aile
Et s'enfuit à tire d'ailes
Comme l'hirondelle
Ah je te veux je veux plus
Ah dis pourquoi souris-tu
Je te veux entière
Ah où vas-tu et pourquoi
D'où viens-tu réponds-moi
J'étais chez ma mère
Les dimanches en famille
Les jeudis avec ta fille
Ta chère petite
Et le reste merci bien
Un drame pour les presque rien
Il faut qu'on se quitte
Je sais je n'ai trois fois non
Non rien du boeuf mironton
Tout comme on l'appelle
Je reconnais pourquoi pas
Que dans la vie je ne suis pas
Un cadeau du ciel
Et j'ai eu lorsqu'on y pense
Pour nous deux tant d'impatience
De tendres patiences
Qu'aujourd'hui je n'en peux plus
Et puis hélas ai rompu
C'est la délivrance
Tous nos souvenirs d'amour
Amassés au jour le jour
A toi sans partage
Tu voulais tout
Garde tout...


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