Didier Barbelivien
L'ABSENCE



Des clochers endormis dans les villes océanes,
Et ce regard complice au-delà des bravos
Des visions d'absolu dans le sourire des femmes
Et des éclats de rires dans la magie des mots
Ce parfum de nougat dans les baraques foraines
Ces pluies de confettis que l'on jetait, idiot
A des princesses en jeans à des Lily Marlène
Histoire d'amour déçu poisson d'avril dans le dos

Et puis l'absence, et puis la peine
Et puis l'enfance et puis jamais

Quelque part dans la ville on avait des adresses
Où la nuit devient bleue dans les conversations
Dans l'alcool et l'ennui on gardait la noblesse
Des anarchistes aigris des gens sans prétention
Il suffisait d'un rien pour que nos vies se perdent
Dans les bars de l'azure à quatre heures du matin
Et nous partions heureux dans un élan superbe
Accrocher des étoiles au ciel du quotidien

Et puis l'absence, et puis la peine
Et puis l'enfance et puis jamais

Je garderais de nous des images fragiles
Soldats de porcelaine, les bateaux en papier
Il me semble aujourd'hui que les années défilent
Et je revoie ce film les lumières allumées
Comme les violons sont lourds quand ils jouent dans ma tête
Avec le sentiment d'être souvent passé
À côté du soleil et des bruits de la fête
Que sont les ralliements du silence amitié

Et puis l'absence, et puis la peine
Et puis l'enfance et puis jamais


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