Ricet Barrier
LA SERVANTE DU CHÂTEAU Paroles de Bernard Lelou
C'est moi la servante du château
Je remplis les vases et je vides les sieaux
Je manie le balai et puis le torchon
Je fais la pâtée pour les cochons
Et puis la soupe pour les patrons
J'ai pas deux pieds dans le même sabot
J'ai de la vaillance plus qui n'en faut
Ici qui c'est qui fait le boulot... c'est mouais.
La baronne c'est une mijaurée
Qui est pas capable de surveiller
C'est moi qui dirige la maison
Je compte les bouteilles et les chapons
Et puis les liquettes du baron
Faut avoir, comme dit Monsieur le Maire,
Un oeil au bal, l'autre au cimetière
Qui c'est qui sue même en hiver... c'est mouais.
Faudrait pas croire que je sois un laideron
Les gars me courent au cotillon
Si ne gardent point leurs mains dans leurs poches
Moi je te leur refile une taloche
Même le baron quand il s'approche
Je le chasse à grands coups de plumeau
J'ai de la vertue plus qui n'en faut
Qui sera la rosière du hameau... c'est mouais.
Quand Mademoiselle dans le potager
Fait la causette à son fiancé
Aussitôt je quitte mon torchon
Pour surveiller un peu ce qui font
Je sais qu'il a de bonnes façons
Mais comme disait Monsieur notre curé
Chauffe un marron ça le fait péter
Qui c'est qu'y'a de la moralité... c'est mouais.
Aux noces j'ai dit à mademoiselle
Fleur d'oranger craint pas la grêle
L'évêque est venu bénir la fête
Mais comme le bedeau était pompette
C'est moi qui a porté les burettes
Le soir quand les époux se sont retirés
J'avais de la peine à les quitter
Qui c'est t'y qui les a bordé... c'est mouais.
Pour me consoler j'ai été trinquer
Avec Nicolas le riche meunier
On a dansé sous les lampions
Le voilà qui tripote mon jupon
Pour voir si c'est pas du coton
Moi je le laisse faire, je pense au moulin
C'est quand y gèle qu'on cueille les coings
Qui qu'aura l'homme, qui qu'aura le grain... c'est mouais.
Je serais pas rosière mais je serai patronne
Et je me mettrai un chapeau
Pour faire visite à la baronne
Changement d'herbage réjouis les veaux
Qui sera l'invitée du château... c'est mouais!