Beausoleil Broussard
L'ANNÉE NOIRE

J. Savoie - I. Roy


J'ai lu dans un vieux livre
Le nom d'un enfant qu'était mort ben trop jeune
Ça se passait en dix-sept-quatre-vingt-quatorze
À la pointe-de-l'église
C'était la fille à Tikine Belliveau
Pis à Anastasie à Armand Lanoue
C'était la fille à Tikine Belliveau
Pis à Anastasie à Armand Lanoue

A s'appelait la petite fille
A s'appelait Marie-Neige
A l'était née dans l'hiver de l'année noire
Qui était si dur
Que personne ne croyait survivre

La pluie avait été si forte cette année-là
Le vent avait été si fort cette année-là
Les agrès de pêche étaient restés en mer
Ben des hommes en étaient pas revenus

J'ai lu dans un vieux livre
Que l'année noire avait été si noire
Que toute la neige de l'hiver
Avait pas pu la faire changer d'idée

La fille à Tikine Belliveau
Pis à Anastasie à Armand Lanoue
Avait vu le jour pis avait perdu la vie
Sans savoir que ça pouvait être autrement

A s'était appelée Marie-Neige
Parce qu'avait passé comme le frette
Juste pour augmenter un peu
Le chagrin de ceux qui restent

A l'a jamais su que la vie
Pouvait avoir du bon temps
Ce qu'a l'a connu de plus beau
La fille à Tikine Belliveau
Pis à Anastasie à Armand Lanoue
C'est de s'endormir une bonne fois pour toutes
Sur une berceuse que sa mère
Avait encore le coeur d'y chanter


À la page des textes de Beausoleil Broussard
À la page des textes