Pier Béland
UNE HABITUDE



Dis-moi pourquoi es-tu si malheureux
Que plus rien ne compte à tes yeux
Que de partir rejoindre tes amis
Pour quoi je me retrouve chaque soir
Le coeur serré au désespoir
À espérer ton pas dans l'escalier

Dis-moi pourquoi le lit de nos tendresses
Qui est devenu ma détresse
Ne se défait plus que d'un seul côté
Je sais plus pourquoi je suis devenue
Une habitude et rien de plus
Qu'une certitude

Une habitude que nous est-il donc arrivé
Pour que l'on cesse de s'aimer
Pour que l'on n'ait plus envie de s'embrasser
Une habitude qui a tué dedans ton corps
Ce qu'il y avait de plus fort une habitude

Parfois on se regarde dans les yeux
Devant un café c'est l'enjeu
Afin de voir qui sera le perdant
Des fois on pense avoir tout oublié
Nos blessures, les stupidités
Pas par amour, mais bien pour les enfants

Tu vois on aura beau tout essayer
Tourner la page, recommencer
On sait très bien que c'est perdu d'avance
L'amour est devenu avec le temps une habitude avec les ans
Une habitude

Une habitude que nous est-il donc arrivé
Pour que l'on cesse de s'aimer
Pour que l'on n'ait plus envie de s'embrasser
Une habitude qui a tué dedans ton corps
Ce qu'il y avait de plus fort
Une habitude

Demain tu rentreras à la maison
Me retrouver comme de raison
Comme si nous n'étions plus des étrangers
Pourtant moi je serai déjà partie
Je t'appellerai à midi
Comme on le fait depuis des années

Alors, on cherchera encore les mots
Pour tout rebâtir, c'est idiot
Pour faire comme si rien ne s'était passé
Dis-moi pourquoi je suis devenue
Une habitude rien de plus
Qu'une habitude

Une habitude que nous est-il donc arrivé
Pour que l'on cesse de s'aimer
Pour que l'on n'ait plus envie de s'embrasser
Une habitude qui a tué dedans ton corps
Ce qu'il y avait de plus fort
Une habitude


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