Bénabar
TRISTE COMPAGNE


Ce n'est pas le mal de vivre, non ça c'est réservé aux esthètes à la
dérive, qui jugent la déprime démodée. Je n'ai pas la gourmandise qui
consiste à tout détester, c'est pas pour moi le mal de vivre, c'est
beaucoup trop raffiné.

Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que
je me suis dit hier.

La larme à l'oeil en automne parce qu'elles sont mortes les feuilles,
alors que je les connaissais à peine, elles étaient même pas de ma
famille. Ce n'est pas par désespoir, il faudrait vaille que vaille
souffrir du matin au soir, c'est beaucoup trop de travail.

Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que
je me suis dit hier.

Ce n'est pas non plus du spleen pourtant c'est toujours à la mode,
mais c'est de la déprime qui frime le spleen, c'est beaucoup trop
snob. Et c'est pas de la mélancolie, c'est dommage ça m'aurait plu,
mais les chanteurs ont déjà tout pris, y'en avait plus. Ce n'est
qu'une triste compagne, une peste qui murmure, "N'oublie pas que tout
s'éloigne et ne restent que les pleurs".


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