François Béranger
CHANSON D'AMOUR


Vous m'avez toutes fait tant marcher
Que j'en ai usé mes souliers
Mon coeur de pierre s'est fendillé
Il n'a plus d'étanchéité
Le vent la pluie le froid le gel
Toutes ces images conventionnelles
Sur lesquelles on s'extasie tant
Quand on croit que c'est pour longtemps
Elles s'insinuent dans mes fissures
Me paralysent les membrures
Soudain le soleil devient lune
Et la légère plume enclume
Oh oh hé hé hi hi ha ha
Comme c'est original tout ça
Un faux poème avec huit pieds
D'ailleurs la SACEM me a refusé

REFRAIN:
Ne dis jamais jamais
Ne dis jamais toujours
Laisse a la mort le soin
De prononcer ces mots

La première était un navire
Avec qui j'ai vogué longtemps
On s'est embarqué pour le pire
Quel équipage par tous les temps
Comme disait Aristide railleur
Je l'ai aimée tant que j'ai pu
Mais j'ai plus pu lorsque j'ai su
Qu'elle voulait naviguer ailleurs
Avec une autre j'ai voulu
A mon tout goûter l'exotique
Mais après deux jours de pratique
J'avais trop chaud je ne vivais plus
Un jour soudain moment très rare
Illumination temps de gloire
Mais les habitudes le mari
La récupération la vie

REFRAIN

Rions vivons parlons de fleurs
Visitons le Jardin des Plantes
Après l'amour quelle langueur
Mais ta tendresse me fait peur
Mais ta tendresse me fait peur
Tu vas m'y emmener trop loin
Et m'y laisser dans quelque coin
Comme une étoffe sans couleur
Sans doute sommes-nous destinés
A monter puis à retomber
Comme à la foire les manèges
Comme les notes dans les arpèges
Ces mots écrits ces mots chantés
Anti-poèmes et anticorps
Contre la maladie de mort
Contre les angoisses lancés

REFRAIN


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