François Béranger
NATACHA


Natacha,
Ton nom c'est déjà un voyage,
A quoi bon dépenser nos sous
A vraiment partir, et pour où?
A partir,
J'aime mieux les rivages ombreux
De notre grand lit aux draps bleus,
Où on découvre des merveilles.

Natacha,
Ton ventre est une plaine à blé
Où le Lion court après la Vierge
Dans le soleil de juillet,
Et la plaine,
Quand elle finit c'est pour venir
Caresser des montagnes douces
Où je cueille des fruits délectables.

Natacha,
Après les monts, après les plaines,
On arrive dans un pays
Où les mots ne peuvent plus rien dire.
Un pays,
Où je crois voir ton visage
Avec ta bouche qui s'entrouvre,
Avec tes yeux qui cherchent l'ombre

Natacha,
L'air que tu respire est le tien,
E me baigne dans les grands flots
De tes cheveux abandonnés.
Nos navires,
Selon le temps, selon la mer,
Vont calmement ou bien se brisent
Mais c'est toujours pour le plaisir.

Natacha,
En toi je fais de longs voyages,
Les plus beaux, les plus incroyables,
Il me semblait que toi aussi.
Tu t'en vas,
Tu t'en vas faire le tour du monde,
Le vrai cette fois avec des trains,
Des Boeings, des machs, des turbines.

Natacha,
Je crois bien que tu reviendras,
Non pas que je sois prétentieux,
Mais nos voyages c'était bien mieux.
A partir,
J'aime mieux les rivages ombreux
De notre grand lit aux draps bleus
Où on découvrait des merveilles.


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