Gérard Berliner
LE CHANT DU BOULANGER


Je vous aime petites rues pleines d'ombres
Où les fenêtres retombent sur un soleil écrasé
Je vous aime tellement
Il y a des parfums de menthe et de pains italiens
Et de pains au cumin, pour le quotidien

Venez, venez, venez mes journaliers
Mes clients qui partent à Poissy
Ou chez Citroën ou à la Régie
Venez, venez, venez
Ah! Je vous fais le pain de votre pays
Le pain de votre peine
Le pain du ramadan ou celui du carême
Femme avec une croix du sud
Femme avec une croix d'argent
Femme ou l'étoile de David
Venez avec plein de gosses
Entre les jambes les cabas
Mères, soeurs, fiancées
Vous venez m'acheter l'essentiel de la vie

Les enfants peuvent grandir
Les vieux ont le temps de mourir
Cette sueur humaine
C'est des heures de parpaing et de dos courbés

Venez, venez, venez mes journaliers
Mes clients qui partent à Poissy
Ou chez Citroën ou à la Régie
Venez, venez, venez
Ah! Je vous fais le pain de votre pays,
Le pain de votre peine
Le pain du ramadan ou celui du carême
Femme avec une croix du sud
Femme avec une croix d'argent
Femme ou l'étoile de David

Venez, venez, venez
Dans la poussière de la farine
Dans les bonjours à la patronne
Dans le crédit sur le cahier

Venez, venez, venez
Ah! Je vous fais le pain de votre pays
Le pain de votre peine
Le pain du ramadan ou celui du carême
Venez, venez, venez...


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