Les Charlots
COMME UN PINSON
Boris Vian - Jimmy Walter


Dans un pauvre bistrot
Où tu vas le matin très tôt
Prendre un petit café

Il venait tous les jours
Et toi tu as fini
Le voyant triste toujours
Par le trouver gentil

Et hier soir dans ta maison...
(Attention c'est à moi!
Il était gaiiiiiiiiii... Comme un pinson!)

Ses yeux qui te plaisaient tant
T'avaient caressé d'un regard si tendre
Sa bouche qui te plaisait tant
Murmurait des mots plein de sentiments
Son coeur qui te plaisait tant
Battait doucement au rythme des rêves
Ses mains qui te plaisaient tant
Etreignaient tes mains d'un geste enivrant

Il avait de beaux yeux
Il avait des mains fines
Et la bouche bien dessinée
Et il était seul et digne

Tu pensais à son coeur
Tu voulais l'éveiller
Imaginant sa pauvre vie
Tu voulais l'égayer

Mais hier soir dans ta maison...
(Encore encore c'est à moi!
Il était gaiiiiiiiii... Comme un pinson!)

Ses yeux qui te plaisaient tant
Regardaient le sang couler sur la table
(Son coeur qui te plaisait tant)
Sonnait à coups sourds le glas des amants
(Sa bouche qui te plaisait tant)
Murmurait des mots qui te rendaient folle
(Ses mains) qui te plaisaient tant
Poussaient le couteau dans un ventre blanc

Il préparait des merlans!


À la page des textes de Les Charlots
À la page des textes