Georges Chelon
CE N'EST PAS ENCORE DEMAIN LA VEILLE



L'était pas grand, l'était pas beau
Il sentait pas le sable chaud
Il sentait plutôt autre chose
Et c'était pas l'odeur des roses
C'était pas lui le légionnaire
Qui aurait fait rêver grande mère
A rendre jaloux mon grande père

L'était pas blond, l'était pas brun
L'était chauve comme la main
Et pour ce qui est de la chose
Il sentait pas les mêmes roses
C'était plutôt le légionnaire
Qui aurait négligé grande mère
Pour s'occuper de mon grande père

On l'a vu arriver chez nous
Lors d'une tempête de sable
Comme on est poli avant tout
On l'invita à notre table
L'autre était grand, l'autre était beau
Il sentait bon le sable chaud
Et pour ce qui est de la chose
Il se prenait pour une rose
Mais si fidèle au légionnaire
Qu'en plus de négliger grande mère
Il aurait négligé grande père

Ils sont repartis de chez nous
Après une nuit de tempête
Comme l'on couchait en dessous
On eut des éclats de la fête

Mais ce n'est pas encore demain la veille
Que je me passerai de toi ma belle
Pour illuminer mon septième ciel
Je préfère la lumière du soleil

Non ce n'est pas encore demain la veille
Que je me passerai de toi ma belle
Pour parvenir jusqu'au septième ciel
Je n'emprunterai pas de courte échelle

Non ce n'est pas encore demain la veille
Que je me passerai de toi ma belle
Car j'aime mieux monter à tes jarretelles
Que de descendre une paire de bretelles


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