Georges Chelon
L'ENFANT DU HASARD



Promenade en bateau, bain de soleil lumière
Le vent dans les cheveux, le bonheur avivé
Visite d'un vieux port, d'une vieille chaumière
Voilà l'après-midi que l'on s'était donné

Mais le hasard toujours décide à sa manière
Le bateau n'attend pas, il est parti sans nous
Adieu bateau, vieux port, bain de soleil lumière
Nous irons prendre ailleurs d'autres vrais rendez-vous

Et je reste avec elle et je vois son sourire
En secret, elle avait pour cet après-midi
Nourri d'autres projets, je dus bien y souscrire
Quand en croisant le mien son regard me l'a dit

Plus belle que la mer, plus riche qu'un empire
Cette journée à deux avait le doux parfum
De cette heure arrêtée où l'on n'ose rien dire
Où l'on tient le bonheur dans le creux de ses mains

Bel enfant de mon coeur, écho de mes tendresse
Si je te conte ainsi la douceur d'un regard
Cette excursion manquée et mes douces ivresses
C'est qu'un enfant est né, toi l'enfant du hasard

Car la chance voulait que ce flot de caresses
Cet après-midi-là puisse donner le jour
Nous n'avons pas choisi mais chasse tes tristesses
Réjouis-toi plutôt d'être enfant de l'amour

Et dans tes yeux, je vois le soleil, la lumière
Le noir de ses cheveux, le bonheur avivé
La mer et son vieux port et la vieille chaumière
Je les connais si bien pour en avoir rêvé

Et je pense parfois à cette vie entière
Que j'aurais pu connaître où n'auraient pas fleuri
Ma fille dans tes yeux, le soleil, la lumière
Car enfant du hasard, tu n'es pas moins chérie


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