Georges Chelon
FRED ET LOU



J'ai des amis en Louisiane
Oh, les petits cousins
A la mode de Bretagne
On les appelle: les Cajuns
Quand ils prennent leurs guitares
Quand ils prennent leurs violons
Ils nous racontent leur histoire
Avec des chansons

Monsieur Cartier un jour de chance
Est tombé sur le Saint-Laurent
Le roi Louis en l'occurrence
Le quatorzième du rang
Histoire de peupler la province
Y fit envoyer des loubards
Des trouble-fête, des demi-princes
Et le fameux Broussard

Ils ont traversé L'Atlantique
Ils ont tiré droit devant
A coups de gueule et de cantiques
Ils ont fait des églises et des enfants
Ils pensaient être les fers de lance
Les bâtisseurs, les pionniers
L'âme de la Nouvelle France
Qu'ils n'étaient pas abandonnés

Dans les années assassines
Malgré la peur et le danger
Pour ne pas perdre leurs racines
Ils ne parlèrent que le français
Un jour, les Anglais les chassèrent
On les a bien laissés tomber
Certains cherchèrent une autre terre
Et vers le Sud ils ont marché

Tout le long de l'Amérique
Droit sur la Nouvelle-Orléans
En avance sur la musique
De plus de cent ans
Pas loin c'était les marécages
Les crocodiles et le coton
La canne à sucre et l'esclavage
C'était avant la Sécession

C'est pas bien clair dans ma tête
Mais je sais qu'ils en ont bavé
Ils n'ont pas eu de La Fayette
Personne n'est venu les aider
Les Espagnols plièrent bagages
Coucou revoilà les Anglais
Napoléon tourna la page
Vendue par manque d'intérêt

Tout ça pour dire qu'en Louisiane
Près d'Abbeville j'ai retrouvé
Des petits cousins de Bretagne
Ou du Berry et que je sais
Comme ce bateau en attente
Prêt à remonter les bayous
Que votre amitié est vivante
Fred et Lou

Mais, il est un point historique
Sur le quel je me permets d'insister
C'est l'arbre généalogique
De Broussard et de sa lignée
On dit pour rire que c'est une usine
Qui les fabrique sans arrêt
Chers Fred et Lou, cousins, cousines
Broussard and Co., quelle santé!


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