Georges Chelon
LA MAISON



Poussez le portail de fer
Il fait un bruit d'enfer
Vous voilà annoncé

Entrez et dans la cour en pierre
Jetez un oeil expert
Sur l'arbre de Judée

Je suis née en 1660
J'étais dépendante
Du château

J'étais la maison
De la garde du comte
A ce que l'on raconte
Vrai ou faux

Je suis tous ceux que j'ai vu naître
Vivre et puis disparaître
Soit pour la mort, soit pour la vie

Je suis ce qu'ils auraient voulu
Ce qu'ils sont devenus
Ça fait longtemps mais aujourd'hui

Je voudrais rallumer mes persiennes
Et que l'homme revienne
M'habiter

Je voudrais
Ressentir dans mes veines
Toutes ses joies, ses peines
Que j'aimais

Poussez mon portail de fer
Entrez et dans ma cour en pierre


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