Georges Chelon
PASTORALE



D'abord, ce n'est que du silence
Qui te frappe dans ton sommeil,
Et cette étrangère présence
Te guide jusqu'à ton réveil.
Et tu ouvres les yeux, et tu vois la campagne,
Et te voilà perdu avant que d'être heureux.
A tes pieds, la rivière qui vient de ces montagnes
Qui se perdent si loin qu'elles se peignent en bleu.
Mon Amour, mon Amour

Et puis c'est l'odeur de la terre
Qui monte entre l'aube et le jour,
Ça tient un peu de la prière
Et ça rappelle aussi l'amour.
C'est la nature entière qui, peu à peu s'éveille:
La fleur qui se déride à son premier soleil,
C'est l'herbe qui frissonne et puis qui se relève,
Et derrière la brume, il fait déjà plein jour.
Mon Amour. mon Amour

Là-bas, c'est l'odeur de la ville
Qui vient quand il fait mauvais vent,
Jusqu'aux portes de cet asile,
Comme une ébauche de tourment.
Là-bas, c'est la nature qui pleure sur quelques arbres,
Sur quelques fleurs coupées, sur quelques terrains vagues.
C'est là-bas que le bruit roule comme une vague.
Ce n'est pas dans ces lieux qu'on peut s'aimer vraiment,
Mon Amour, mon Amour.


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