Georges Chelon
LA PETITE SIRÈNE ET MOI



Nous n'aurons pas de tête à tête
La petite sirène et moi
C'est un des coins de la planète
Où le tourisme est roi
Quand l'un te caresse les hanches
L'autre s'assied sur tes genoux
C'est dimanche
Et déjà le mois d'août

Nous n'aurons pas de tête à tête
La petite sirène et moi
Au milieu de ces trouble-fête
Photos et caméras
Je me sens de trop, je m'efface
Je reviendrai un autre jour
Je voudrais être sur la place
Le seul à te parler d'amour

Il va de soi que je chante
Il était une fois
Au creux d'une vague mourante
Une fille de roi
Qui mit le feu à mon enfance
Et qui perdit la voix
Condamnée au silence
Par amour pour moi

Nous n'aurons pas de tête à tête
La petite sirène et moi
Drôle de pays où les semaines
Durent autant que des mois
Alors que la nuit est propice
A nous reparler d'autrefois
Voilà des jours qui n'en finissent
...Pas

Il va de soi que je te chante
Toi qui perdis la voix
Qui fus réduite au silence
Par amour pour moi

Nous n'aurons pas de tête à tête
La petite sirène et moi
Quelques regards un petit geste
De la main. Comme ça
Je reviendrai un jour peut-être
Peut-être pas
On n'a pas eu de tête à tête
La petite sirène et moi


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