Joe Dassin
LE CHEMIN DE PAPA

Pierre Delanoë, Richelle Dassin


Il était un peu poète et un peu vagabond,
Il n'avait jamais connu ni patrie, ni patron.
Il venait de n'importe où, allait aux quatre vents,
Mais dedans sa roulotte nous étions dix enfants.
Et le soir, autour d'un feu de camp,
On rêvait d'une maison blanche, en chantant:

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas!
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
Tu devrais t'arrêter dans ce coin!

Mais il ne nous écoutait pas, et dès le petit jour
La famille reprenait son voyage au long cours.
À peine le temps pour notre mère de laver sa chemise -
Et le voilà reparti pour une nouvelle terre promise.
Et le soir, autour d'un feu de camp,
Elle rêvait d'une maison blanche, en chantant:

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas!
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
Tu devrais t'arrêter dans ce coin!

Et c'est ainsi que cahotant à travers les saisons,
C'est ainsi que regardant par-dessus l'horizon,
Sans même s'en apercevoir, notre père nous a semés
Aux quatre coins du monde, comme des grains de blé.
Et quelque part au bout de l'univers
Roule encore la vieille roulotte de mon père:

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas!
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa,
Tu devrais t'arrêter dans ce coin!


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