Lucienne Delyle
SOUS LES PONTS DE PARIS

Paroles: Jean Rodor, musique: Vincent Scotto, 1914


Pour aller à Suresnes ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine on passe sous les ponts
Pendants le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
Le coeur plein d'entrain, ça va, ça vient,
Mais le soir lorsque tout dort tranquille...

Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit,
Toute s sorte s de gueux se faufilent en cachette
Et sont heureux de trouver une couchette,
Hôtel du courant d'air, où l'on ne paie pas cher,
Le parfum et l'eau c'est pour rien mon marquis
Sous les ponts de Paris.

A la sortie de l'usine, Julot rencontre Nini
Ça va t'y la rouquine, c'est la fête aujourd'hui.
Prends ce bouquet, quelque s brins de muguet
C'est peu mais c'est toute ma fortune,
Viens avec moi; je connais l'endroit
Où l'on ne craint même pas le clair de lune.

Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Comme il n'a pas de quoi se payer une chambrette,
Un couple heureux vient s'aimer en cachette,
Et les yeux dans les yeux faisant des rêves bleus,
Julot partage les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris.

Rongée par la misère, chassée de son logis,
L'on voit une pauvre mère avec ses trois petits.
Sur leur chemin, sans feu ni pain
Ils subiront leur sort atroce.
Bientôt la nuit la maman dit
Enfin ils vont dormir mes gosses.

Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l'on aidait un peu, tous les vrais miséreux
Plus de suicide s ni de crime s dans la nuit
Sous les ponts de Paris.


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