Luce Dufault
QUAND ON S'EN VA POUR OUBLIER



Je ne t'écrirai pas que l'hôtel est sale
Que le canal est gris sous la pluie
Qu'en dedans de moi ça fait encore mal
Je ne dirai pas que tu me manques jusqu'ici

On me demande chaque jour d'où je viens
Si c'est vrai qu'il fait froid là-bas
Mais je sais d'autres pays que le mien
Ils sont en guerre au fond de moi

Je roule encore ma peine sur les routes
J'ajoute mes larmes aux grandes marées
On traîne sa tristesse et ses doutes
Quand on s'en va pour oublier oublier

Je devine combien il y a de solitudes
Dans les foules autour des musées
J'ai perdu toutes mes habitudes
Mais je me perds a les recréer

J'observe les couples je ne sais pas pourquoi
Leurs corps défilent au ralenti
Pendant qu'il se serrent dans leurs bras
Je sens ma gorge qui rétrécit

Je roule encore ma peine sur les routes
J'ajoute mes larmes aux grandes marées
On traîne sa tristesse et ses doutes
Quand on s'en va pour oublier oublier

La lune est pleine ça dure longtemps
Et puis les murs sont du carton
Il y a mes volets qui claquent au vent
Je me plonge la tête sous l'édredon

Je t'enverrai juste une carte postale
Tu sauras que je suis allée bien loin
Pour apprendre que c'était fatal
Tout ce qu'on cherche a fuir nous revient

Je roule encore ma peine sur les routes
J'ajoute mes larmes aux grandes marées
On traîne sa tristesse et ses doutes
Quand on s'en va pour oublier

Je roule encore ma peine sur les routes
J'ajoute mes larmes aux grandes marées
On traîne sa tristesse et ses doutes
Quand on s'en va pour oublier oublier


À la page des textes de Luce Dufault
À la page des textes