L'ENFANT DE STRASBOURG


La neige tombe aux portes d'une église
Pâle et glacée, une enfant de Strasbourg
Toute tremblante sur la pierre est assise
Elle reste là malgré la fin du jour
Un homme passe, à la fillette il donne
Elle reconnut l'uniforme allemand
Et refusant l'aumône qu'on lui donne
A l'officier elle répond fièrement

REFRAIN:
Gardez votre or, je garde mes souffrances
Allez, bandit, passez votre chemin.
Car je suis une enfant de la France
Aux Allemands je ne tends pas la main
Car je suis une enfant de la France
Aux Allemands je ne tends pas la main

Mon père est mort sur le champ de bataille
Je ne sais pas l'endroit de son cercueil
Ce que je sais, c'est que votre mitraille
Me fait porter des vêtements de deuil
Ma mère est là, sous cette cathédrale
Elle est là, sous ces murs écroulés
Elle est tombée un soir sous la dalle
Frappée en plein coeur par un de vos boulets

REFRAIN

J'ai tout perdu, famille et patrie
Votre or peut-être est rougi de leur sang
J'ai tout perdu, si j'ai gardé la vie
C'est que j'attends l'heure du châtiment
Cette heure viendra, toute chaîne se brise
Mais s'il faut vous mendier mon pain
J'aime mieux mourir au seuil de cette église
Mourir un jour de misère et de faim!


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