Jean-Pierre Ferland
MODERN HOTEL



Je ne sais pas comment on en est arrivé là
Mais de fil en aiguille et d'alcool en tabac
La porte était fermée le lit était défait

Défait comme on n'était pas nés de la dernière couvée
On n'a pas eu besoin de se faire un dessin
Ça sentait l'épiderme et le contact humain
Humain

Mais comme on ne se connaissait ni des lèvres, ni des dents
On s'est tourné le dos pour un petit moment
Pas un mot, presque rien ni mon nom et encore moins le sien
Et encore moins le sien

Je ne sais pas comment on en est arrivé là
Mais de fil en aiguille d'atmosphère en climat
Les lèvres étaient mouillées les longs cheveux défaits
Défaits

Le vent qui voyait tout a fermé le volet
Le volet mon ami a soufflé la bougie
Et le temps qui filait s'est mis à filer doux
Tout doux

Le temps que s'habituent et nos joues et nos fronts
Que déjà se mêlait le plancher au plafond
Souffle court, torse lourd comme si on n'avait jamais fait l'amour
Comme si jamais l'amour

Je ne sais pas comment on en est arrivé là
Mais de fil en aiguille et de pas en faux pas
La porte était fermée le lit était refait
Refait

Comme on n'était pas né de la dernière couvée
On n'a pas eu besoin de se faire un dessin
Un sourire a suffi un geste de la main
La main

Et moi, je me suis remis a l'alcool et au tabac
Tout seul comme j'étais seul avant qu'on en soit là
Pas un mot, presque rien c'est comme ça
Quand on revient de loin
Quand on se croit malin


À la page des textes de Jean-Pierre Ferland
À la page des textes