Anny Flore
LE RACCOMMODEUR DE FAÏENCE
Paroles: Dedcoq, musique: Raoul Soler, 1959


Dans un des plus beaux quartiers de Paris
Aux Champs-Elysées, près de l'avenue
Un bonhomme hirsute aux longs cheveux gris
Va, déambulant à travers les rues
Machinalement tout en inspectant
À chaque fenêtre, anxieux il s'arrête
Bougonne ou sourit et part simplement
Faisant résonner bien haut sa trompette
Il joue ses airs les plus jolis
Et chante ce refrain de Paris:

Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
Raccommode objets de valeur
Choses modernes, choses anciennes
Je répare bien des malheurs
Ainsi j'évite bien des peines
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine.

Ah! mon bon monsieur! vite, sauvez-moi
Lui dit un gamin aux belles joues roses
Je viens de casser, voyez mon émoi!
La belle poupée de cousine Rose
J'adore cousine et ne voudrais pas
Lui causer ainsi une peine immense
Pouvez-vous, monsieur, réparer le bras?
Pour moi ce joujou a tant d'importance!
Prenant l'objet, l'examinant,
Le brave homme dit alors souriant:

Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
Va, mon petit gars, sèche tes pleurs
Puisque je suis là c'est une aubaine!
Je vais réparer ce malheur
Je ne veux plus te voir de peine
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine.

Un jour il advint qu'un petit gamin
Guettait l'artisan au coin de la rue
Dès qu'il l'aperçut, loin sur le chemin
Il courut à lui et dit, l'âme émue:
Monsieur, petit père a dit ce matin
À maman chérie qui pleurait sans cesse
Tu as brisé ma vie et de tous liens
Tu as brisé mon coeur et pris sa tendresse
Pour que maman sèche ses pleurs
Je vous en prie monsieur, venez vite
Raccommoder leurs coeurs.

Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
Mais pour raccommoder le coeur
De ton papa, ma science est vaine
Pour réparer ce grand malheur
Toi seul as ce pouvoir suprême
Moi, je ne suis qu'un raccommodeur
De faïence et de porcelaine


À la page des textes d'Anny Flore
À la page des textes