Louise Forestier
LE BLUESON NOIR



Y'avait mes jambes qui couraient qui couraient
Et le désir qui les musclait
Plus le monsieur approchait approchait
Plus le plaisir s'accentuait...

Je ne sais pas pourquoi
Je te raconte tout ça
Et je m'en fous...
Je ne sais pas pourquoi
Je raconte tout ça
Ça ne tient pas debout.

S'il faut donner des explications
Disons que j'ai besoin
D'un gros blues
Comme d'autres ont besoin d'affection
Les mains dans les cheveux
Et peu à peu sous la blouse...

J'ai tendance à me laisser enjôler
Des tendances à succomber
J'ai des tendances à m'allonger
Quand le blues danse
Faut lui céder

Y'avait mon coeur qui cognait qui cognait
Et le désir qui augmentait
Plus le monsieur me voulait me voulait
Plus son plaisir s'amenuisait

Un jour j'ai demandé des explications
Disons que ça m'a donné
Un gros blues
Parce qu'il voulait une confrontation
Les yeux dans les yeux
Au-dessus d'une caisse de douze

J'ai des tendances à me laisser emporter
Des tendances à me fâcher
J'ai des tendances à tout casser
Quand le blues blesse
Faut le casser.

Et le monsieur
S'en allait s'en allait s'en allait
Et le brouillard l'enveloppait
Y'avait mon chien qui jappait qui jappait qui jappait
L'écho lui répondit:

Hou hou hou...
Sur le trottoir qui luisait qui luisait
Un blueson noir disparaissait


À la page des textes de Louise Forestier
À la page des textes