Jacqueline François
LA MARIE-VISON

Paroles: Roger Varnay, musique: Marc Heyral, 1954


Elle a roulé sa bosse, elle a roulé carrosse
Elle a plumé plus d'un pigeon
La Marie-Vison, du côté de la Chapelle
C'est comme ça qu'on l'appelle, même en été elle a sur le dos
Son sacré manteau, il est bouffé aux mites
Et quand elle a la cuite, elle ne peut pas s'empêcher
De raconter, que la vie était belle
Qu'elle portait des dentelles
Et tous les hommes, oui tous les hommes étaient fous d'elle
Elle a roulé sa bosse, elle a roulé carrosse
Elle a plumé plus d'un pigeon la Marie-Vison

Mais un soir, un soir, ce fut plus fort qu'elle
La voilà qui s'est mise à pleurer
Et son secret, son secret trop lourd pour elle
Dans un bistrot me l'a confié.

Elle n'a jamais cherché un petit coeur à aimer
Elle n'a choisi que des ballots au coeur d'artichaut
A jouer de la prunelle de Passy à Grenelle
On perd son temps et ses vingt ans
Voilà qu'ils fichent le camp, pour ce sacré manteau
Qu'elle voulait sur son dos
Elle a foutu au clou ses rêves de gosse et ce sacré manteau
Qu'elle a toujours sur le dos, ça l'a mené
A la Chapelle dans mon quartier
Elle a roulé sa bosse, elle a roulé carrosse
Elle a plumé plus d'un pigeon la Marie-Vison

La Marie-Vison, vous, les jouvencelles
Ne faites pas comme elle, s'aimer d'amour
C'est ça qu'est bon, sacré nom de nom!


À la page des textes de Jacqueline François
À la page des textes