Michel Fugain
MONSIEUR BERNARD
Paroles: P. Delanoë, 1973


Il est sept heures
Et monsieur Bernard s'éveille...
Il traîne un peu
Et se frotte les oreilles...
En arrivant devant son miroir,
C'est un cheval qui le regarde,
Un cheval qui le nargue:
Il appartient jusqu'à la queue,
Des sabots jusqu'aux babines,
A la race chevaline!

Comment y croire?
C'est comme dans un très grand miracle:
Monsieur Bernard
Est un vrai cheval d'obstacle!
Il saute par-dessus les autos,
Lui qui était perclus d'arthrose,
Quelle métamorphose!
Fini pour lui d'aller au bureau
Pour gagner sa maigre pitance:
C'est la vie qui commence!

Champs Elysées:
Monsieur Bernard fait des claquettes!
Pour l'admirer,
Toutes les voitures s'arrêtent.
Il est heureux, il fait ce qu'il veut!
Un peu de foin, quelques brins d'herbe,
Et son poil est superbe!
Quelques compagnes dans la prairie:
L'amour, quand on est phénomène,
Ce n'est plus un problème!

Monsieur Bernard
A la bonne vie tranquille:
Il est peinard!
Il n'y a que les imbéciles
Pour s'étonner d'entendre un cheval
Qui parle de littérature,
De chanson, de peinture,
Pour s'étonner de voir un cheval
Qui fait son tiercé le dimanche,
Formidable revanche!


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