Serge Gainsbourg
UN POISON VIOLENT C'EST ÇA L'AMOUR



Qu'est ce autre chose que la vie des sens,
Qu'un mouvement alternatif, qui va de l'appétit au dégoût,
Et du dégoût à l'appétit, de l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit,
Je m'en fous, ta gueule laisse moi finir,
L'âme flottante toujours incertaine, entre l'ardeur qui se renouvelle,
L'ardeur qui se renouvelle, et l'ardeur qui se ralentit, l'ardeur qui se renouvelle,
Et l'ardeur qui se ralentit,
Oh je m'en fous, mais dans ce mouvement perpétuel, de l'appétit au dégoût,
De l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit, on ne laisse pas de se divertir,
Par l'image d'une liberté errante, tu sais de qui c'est? Non, Bossuet,
Bravo, c'est ton horizon funèbre? Ah non, parce que moi je suis assez cynique,
Pour en faire ma ligne de conduite, oh t'es degueulasse, degueulasse mon vieux,
Ouais ouais, un peu amnésique sur les bords hein, voilà ou ça mène,
Un poison violent c'est ça l'amour, un truc à pas dépasser la dose,
C'est comme en bagnole, au compteur 180, à la borne 190, effusion de sang,
Voilà je te donne un conseil, tu tiens à ta peau, laisse tomber,
Tu cours après une ombre tu vois, et c'est même pas la mienne,
Encore elle serait sur les colonnes Morris,
Je pourrais l'attendre à l'entrée des artistes mais elle est insaisissable,
Ou veux tu que je la trouve?
Ah mon petit Armstrong Jones il fallait pas faire de la photographie,
Oh toi t'es ecoeurant, on peut pas discuter avec toi, tu prends tout à la blague,
Ah erreur, erreur justement un de ces quatre, tu verras, tu me rendras raison, écoutes,
Quand tu en auras marre, j'ai une petite pour toi, complètement demeurée,
Mais tellement esthétique, oh te fatigue pas va, allez salut.


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