Jacques Higelin
JACK AU BANJO



Sous l'oeil d'un pélican schizophrène qui a fait cadeau au premier de l'an
D'un merlan à sa chienne, Jack s'entraîne à l'harmonica,

Au cas où les cétacés, les baleines, les cachalots et les dauphins
Auraient besoin d'une petite rengaine, Capitain Jack s'entraîne au banjo.

Cet air de pas y toucher, cette fredaine, pour les indigènes et les alcools
Le ramène trente ans plus tôt quand Madeleine cirait son banjo.

Elle a tenu dans sa vie bien des rôles, bravé la tôle, frôlé la mort,
Vendu sa beauté, son corps, à des porcs triés sur le tas.

C'est pour ça qu'elle envoie, quand elle danse, comme un lasso autour du soleil,
Un rappel de l'enfance qui la rend de plus en plus belle.

En deux mots, le courage de vivre au large des écriteaux,
Sans héros, sans message, que celui de Jack au banjo.

Juste une envie de rire comme un cerf-volant dans le ciel,
Un appel de la vie qui la rend de plus en plus belle.


À la page des textes de Jacques Higelin
À la page des textes