Kent
CHIENNE DE VIE



Je me suis cassé un matin des fourmis au fond des chaussures

Mon destin dans un sac à dos pour lui faire prendre un peu d'air pur.
J'ai dit au-revoir à mon voisin qui, lui, ménageait sa monture
Investissant en vidéos qui finissaient au vide-ordures.

Et d'un anémique salaire nourri au sein de mes rêveries

J'ai fait un genre de montgolfière gonflé au vent de mes envies
Qui m'a fait sauter les frontières et qui m'a fait sauter la dalle
Et m'a rendu riche même si j'ai pas trouvé le graal.

Chienne de vie, jamais je t'en veux,
Plus je vis et plus j'en veux
Plus je vis et plus j'en veux

Je suis parti visiter des terres pas seulement virginales aussi

Professionnelles en la matière d'en faire voir de toutes les couleurs.
J'ai usé des tas de paires de pompes au bitume de tas de pays
Sans pour autant que ne s'estompe ma fringale d'aller voir ailleurs.

Enfouir mes yeux dans les nuages, dans les cavernes de Cromagnon,

Au sommet du dernier étage ou dans la cave qu'est tout au fond,
Rencontrer d'autres personnages, des Saints Pères et des têtes de cons,
Se dire qu'on soit méchants ou sages on est tous bons pour la casserole.

REFRAIN

Je suis parti visiter les femmes, ces centrales anatomiques,
Encaisser leurs coups de foudre, tester mon pylône électrique.

J'ai parcouru à rendre l'âme, leurs étendues psychédéliques
Sans arriver à me résoudre à faire un choix antinomique.
Parfois mes amours me concassent la tête et les virilités

A coups de pilons à menaces dans le mortier de mon intimité,

Mais même si maintenant c'est sous vide qu'il faut s'aimer sans que ça coûte
Mon coeur n'a pas pris une ride, je les aime toutes!

REFRAIN

J'aurais pu visiter les terres anesthésiantes du pavot

Ou de ses consoeurs naturelles ou de ses confrères de labo,
Mais j'étais déjà tête en l'air à peine sorti du berceau
Aucune raison de faire appel à l'aide de trempolino.
Et puis l'industrie anonyme du septième ciel du sixième sens
Qui fait son beurre dans les abîmes où plongent les largues de l'errance,
Cette industrie je la maudis comme l'entreprise de blanchissage

Qui planque ses coffres bien remplis dans les alpages.

REFRAIN


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