Serge Lama
ET PUIS ON S'APERÇOIT...
Serge Lama - Yves Gilbert


On arrive tout nu,
Un matin au portique,
Parmi tant d'étrangers,
On est un inconnu;
On découvre la vie,
Tout comme une Amérique;
On a soif d'être vieux
Avant d'avoir vécu,
Et puis... On s'aperçoit,
Que partir, ça sert à rien,
Et puis... On s'aperçoit,
Que de rester, ça sert à rien,
Alors, on reste,
Alors, on reste, n'importe où.
On se trouve un matin,
On est deux, face à face,
On se trouve un matin,
Deux dans le même lit,
On découvre l'amour,
On lui cède la place,
Mais il fait la valise
Avant qu'on ai compris,
Et puis... On s'aperçoit
Que d'être deux, ça sert à rien,
Et puis... On s'aperçoit
Que d'être seul, ça sert à rien,
Alors on fait, alors on fait,
N'importe quoi!
On rencontre un matin
Quelqu'un qui nous ressemble
Un qui est étranger
Parmi ces étrangers,
On échange des mots
Et quelques verres ensemble,
À cet instant, on croit
Que la vie va changer,
Et puis... On s'aperçoit,
Que de parler, ça sert à rien,
Et puis... On s'aperçoit
Que de se taire, ça sert à rien,
Alors, on dit, alors on dit,
N'importe quoi.
On se trouve, un matin
Tout nu devant sa glace,
Devant son ombre morte,
On est presqu'étranger,
On se retourne un peu,
Mais le passé nous glace
Et on s'étonne alors
D'avoir tellement changé,
Et puis... On s'aperçoit
Que le passé, ça sert à rien,
Et puis... On s'aperçoit
Que l'avenir, ça sert à rien,
Alors, on meurt, alors, on meurt
N'importe quand!


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