Serge Lama
LES GLYCINES



Sur le mur y'avait des glycines,
Sur le mur y'avait des glycines;
Toi tu portais un tablier bleu,
Toi, tu portais un tablier;

Toujours le nez dans tes bassines,
Toujours le nez dans tes bassines,
En ce temps-là on se parlait peu,
En ce temps-là, on se taisait.

C'est pas de l'amour pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.

Paraît que cousin et cousine,
Paraît que cousin et cousine
Ça ne doit pas s'aimer d'amour, non.
Ça ne doit pas parler d'amour.

Alors on parlait, du beau temps,
De la pluie, et des fleurs des champs,
De la vendange et du labour, mais,
On ne parlait jamais d'amour.

C'est pas de l'amour pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.

Puis je suis parti en usine,
Puis je suis parti en usine,
Je ne voulais pas être fermier, moi,
Je voulais être le premier.

Merci beaucoup petit Jésus,
J'ai bien mangé et j'ai bien bu.
Je suis aimé ou respecté, moi,
On me dis "vous" pour me parler.

C'est pas de l'amour pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.

Pourtant quand je vois des glycines,
Pourtant quand je vois des glycines,
J'ai envie de les arracher, moi,
J'ai envie des les arracher.

Paraît que t'aurais eu deux filles,
Qui font partie de ma famille,
Mais comme l'amour ne me dis plus rien,
Elles n'auront jamais de cousins.

C'est pas de l'amour pauvre Martha,
C'est pas de la haine mais ça viendra.


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