Serge Lama
QUAND ON REVIENT DE LÀ


Quand on revient de là
Qu'on a poussé des cris
Qui vous laissent des rides,
Qu'on a bluffé l'ennui
Par deux ou trois suicides,
Quand on revient de là,
Quand on revient de là,
De ces jours qu'on détruit
Dans des nuits qui s'oxydent
Au grès d'hara-kiri
Que le hasard décide
Quand on revient de là
Quand on revient de là
De tous ces mauvais lits,
Ces larmes, ces liquides,
On se sent si petit,
On se méfie des guides
Quand on revient de là,
Quand on revient de là
De ces jeux, de ces gens
Qui pensent avec leur bide,
Juchés sur leur argent,
Ces gens qui nous déciment,
Quand on revient de là,
Quand on revient de là,
On voudrait que nos enfants
Échappent à leur acides,
À leurs noces d'argent,
À leur bonheur aride,
Quand on revient de là,
Quand on revient de là
Quand on revient de là
On porte son aura,
Comme les cariatides
Portaient les anciens toits,
On se sent tellement veules,
On vient de tellement bas.
Alors, comme un aïeul,
On s'en va faire un trou,
Au pied du vieux tilleul,
Là où les enfants jouent,
Un jour de pas très chaud,
Un jour d'un peu trop froid;
On retourne là-haut,
Puisque l'on vient de là.


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