Maxime Le Forestier
LES FEUILLES
Paroles et musique: Maxime Le Forestier


Pèse bien tes mots, bonhomme.
Choisis les plus courts.
Va falloir être économe
De tes mots d'amour,
Du moins, ceux qui s'écrivent.
Deux amants à la dérive,
C'est des forêts décimées
De tes lettres journalières.
Tu agrandis la clairière
Un petit peu chaque année.

Dis-toi bien qu'à chaque feuille
Que tu vas poster,
C'est la forêt qu'on endeuille
Par ta volonté.
C'est des oiseaux que l'on prive
De leurs nids, pour tes missives.
C'est des biches à découvert.
C'est le désert à ta porte.
C'est la fin des feuilles mortes
Et le chagrin de Prévert.

On avait pris l'habitude
D'écouter les fous
Dans ce couple solitude
Surtout
Surtout que l'on dit que

Dans les lettres amoureuses
Qui crient "au secours",
Plus la feuille est luxueuse,
Plus joli l'amour.
Tant qu'à répéter "je t'aime"
Sur le vélin d'Angoulême,
Pourquoi pas prendre un couteau
Et directement écrire.
On en voit qui font bien pire
Sur l'écorce d'un bouleau.

Aussi, n'attends plus mes lettres,
Toi qui resteras
Femme unique, le seul être
Qui compte pour moi.
Bien sur, ce n'est qu'un prétexte
Pour le fainéant du texte
Qui s'enfuit de tes bras.
Tant pis si c'est un mensonge.
C'est aux arbres que je songe
Lorsque je ne t'écris pas.
Tant pis si c'est un mensonge.
C'est aux arbres que je songe
Lorsque je ne t'écrit pas.


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