J'ai de la chair à liquider
De la terre à écarteler
Pour la nuit ou l'éternité
C'est à prendre ou conserver
Mes ruisseaux se sont décuplés
L'arbrisseau veut se déflorer
Toute ma sève ne peut qu'attirer
Une abeille ou une feuille de papier
Une vache égarée ou une jeune poupée
Je peux habituer
Je marche et ne cesse de fixer
Toute trace de féminité
Pour reporter à mon dossier
Vierge de toute mention destinée
À ma virilité même si c'est risqué
Je ne peux m'habituer à sécher
J'ai regardé passer l'année
Bien après la majorité
Une inconnue l'est demeurée
Et l'imprévu ne s'est pas montré
J'ai parcouru tous les trottoirs
Les Journaux et les dépotoirs
J'ai payé pour ne regarder
Et partager trop d'intimité
Seulement pour parler, je me suis résigné
Et j'ai continué à sécher