Germaine Montéro
LA CHANSON DE BAGATELLE
Paroles: Pierre Mac Orlan, musique: Christiane Verger, 1954


C'est la chanson du mois du gai muguet
Le renouveau de Javel et Marie
Le long du bord de l'eau et n'importe où
Entre le merle insouciant et la pie.
Voici le chant des roses du dimanche
Du vieux soleil, du plaisir de Ninon
Dur aux enfants du blanc et des pervenches
Et du printemps bien sûr, à la saison
Dur aux enfants du blanc et des pervenches
Et du printemps bien sûr, à la saison.
Voici les pleurs d'un jeune accordéon
Le long des quais de la Java fleurie
Pour les loisirs des chalands de Paris
C'est un des ponts de la mélancolie
Tendre chanson des merles de Grenelle
Ceux de la rue des Beaux-Petits-Pieds-Nus
C'est Bagatelle et ses filles mortelles
C'est Billancourt et ses Chinois inclus
C'est Bagatelle et ses filles mortelles
C'est Billancourt et ses Chinois inclus.

Voici le mai du muguet blanc annuel
Qui refleurit de fenêtre en fenêtre
Probablement jusqu'aux portes du ciel
Qu'il vaut bien mieux ne pas trop méconnaître
C'est la chanson des morts de la semaine
Celle de ceux qu'il est vain d'évoquer
C'est la chanson des pinsons de Grenelle
Un foulard rose à leur cou déplumé
C'est la chanson des pinsons de Grenelle
Un foulard rose à leur cou déplumé.

Bonne chanson de la jeunesse ingrate
Loin des bistrots de la Belle de Mai
Quand je dansais dans l'Île de la Grande Jatte
J'étais fillette aujourd'hui sans regrets.
Mais le temps passe et se tire des pattes
Autant penser que ce n'est que chanson
Las d'écouter le coeur qui se dilate
Qu'en reste-t-il? Un refrain sans façon
Et quelques mots sitôt dits qu'on oublie
Dans la chanson des amants sans soucis
Dans la chanson des amants sans soucis.


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