Georges Moustaki
LE PINZUTU
Georges Moustaki - Pierre Delanoë


Oh! Pinzutu,
Toi qui arrives
Du continent,
De l'autre rive,
Écoute-moi!

Si tu te frottes à ses dentelles,
Si tu te perds dans ses prunelles,
Prends garde à toi.

Quand un garçon lui dit: "Je t'aime",
Ce n'est jamais deux fois le même
Qui le dira.
Elle passe comme une comète
Traînant des lumières de fête,
Des feux de joie.
Sa maison, c'est une guimbarde
Sur une route qui musarde
De-ci de-là.

Si tu te frottes à ses dentelles,
Si tu te perds dans ses prunelles,
Prends garde à toi.

Tu as beau avoir une jolie gueule,
C'est toujours elle et elle toute seule
Qui fait son choix.
Bien sûr c'est une faible femme,
Mais pour perdre la tramontane
N'y compte pas
On ne met pas son coeur en cage:
Il est trop bien dans son corsage,
N'y touche pas.

Au bord de la saison nouvelle,
Au rendez-vous des hirondelles,
Elle sera là.

Juste le temps de faire escale,
Mais quand elle hissera la voile,
Tu l'oublieras.
Quand elle arrive, il faut la prendre.
Quand elle repart, il faut l'attendre,
Longtemps parfois.
Aux prunes, aux cerises, aux vendanges,
Si ça lui plaît, si ça l'arrange...

Elle reviendra.


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