Marc Ogeret
J'AVIONS REÇU COMMANDEMENT
Anonyme, XVIIIe ou XIXe siècle


J'avions reçu commandement
De partir pour la guerre.
Je ne me soucions point pourtant
D'abandonner note mère
Pourtant l'a ben fallu
J'ai pris mon sac et je suis venu. (bis)

Y m'ont donné un grand fusil
Un sabre, une gibecière
Une grande capote, un grand tapis
Pendant jusqu'au derrière
Et fallait se tenir drait
Aussi drait qu'un pic un piquet. (bis)

Y en avait sur leurs chevaux
Qui faisaient bien deux mètres
Avec deux ou trois plumes d'zosiau
Plantés dessus leurs têtes
Et des poils d'artillon
Tout alentour de leurs talons. (bis)

Y m'ont placé en faction
Devant une citadelle
Ceux qui ne connaissions point mon nom
M'appelions "sentinelle!"
A chaque chat qui passait
Fallait crier "quou que chi, quou que chai". (bis)

Y m'ont mené dans un grand champ
Qu'appelions champ de bataille
On s'étripait, on s'épiaulait
C'était pis que de la volaille
Ma foi, la peur m'a pris
J'ai pris mon sac et je suis parti
Ma foi, la peur m'a pris
J'ai pris mon sac et me voici.


À la page des textes de Marc Ogeret
À la page des textes