Marc Ogeret
LE DÉSERTEUR
Anonyme - folklore du Poitou - XVIIIe siècle?


En arrivant au régiment,
Il a fallu prêter serment:
Jurez, jurez beaux militaires,
Vaillants conscrits,
Que vous serez toujours fidèles,
Que vous serez toujours fidèles
A la Patrie.

Je vous jure mon commandant
Qu'avant quinze jours je fous le camp.
N'y a pas de gendarmerie
Ni de drapeau,
Qui vaille l'amour de ma mie,
Qui vaille l'amour de ma mie
Sous les ormeaux.

En arrivant dans son pays,
Trois petits coups il a frappé.
Ouvrez, amie, ouvrez la porte
Ma douce amie.
Celui que votre amour conforte,
Celui que votre amour conforte
Il est ici.

La porte je te l'ouvrirais
Si tu l'apportes ton congé.
Oh oui amie, oh je l'apporte
Fort bien signé.
Il est sous la semelle forte,
Il est sous la semelle forte
De mon soulier.

Il n'était pas sitôt rentré
Les gendarmes sont arrivés.
Rends-toi, rends-toi beau militaire,
Vaillant conscrit,
Sans quoi nous porterons la guerre,
Sans quoi nous porterons la guerre
Dans ton pays

Va pour la guerre dit le conscrit.
Sans peur il charge son fusil.
Il a tiré sur les gendarmes
De son pays.
Il a tué sans une larme,
Il a tué sans une larme
Ses ennemis

Puis avec sa belle d'amour,
Il est parti, beau troubadour.
Ils ont marché quettant leur vie
De tous côtés.
Ils ont cherché de ville en ville,
Ils ont cherché de ville en ville
La liberté

Misère et mort sont tôt venus
Et les amoureux ont connu
Que rien n'est à tous sur la terre
Il faut rêver.
Et libre à chacun de se taire,
Et libre à chacun de se taire
Ou de crever.


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