Marc Ogeret
RÉVISION
Gaston Couté


Je suis à poil et cependant
Je ne suis pas chez ma voisine
Sur moi la toise en descendant
A fait un bruit de guillotine
Et voici monsieur le major
Être doux comme le tonnerre
Qui me palpe et me palpe encore
D'un geste de vétérinaire

REFRAIN:
Alors sans bouger le sourcil
Je me dis pendant ce temps-là
Si tu n'as pas vu mon cul le voici
Si tu n'as pas vu mon cul le voilà
bis

Devant moi le nombril caché
Sous le tricolore bandage
Les maires témoins du marché
S'intéressent au marchandage
Oeil sournois, oeil terne et chassieux
Regard de veau, regard de fouine
Tous les regards de tous ces yeux
Courent sur moi comme vermine

REFRAIN

Le gaillard n'est pas trop mal fait
Il a même une bonne tête
Comme aux comices le préfet
Admire aussi la belle bête
Et j'entends ce sacré major
Louanger ensuite à son aise
Un tout autre endroit de mon corps
Objet de gaieté bien française

REFRAIN

La chair jeune de vingt ans
Qu'étalera fièvre ou bataille
Savez-vous que c'est épatant
Quand on la drague ou qu'on la taille
Et le morticole abrutis
Portant du velours sur la manche
Numérote mes abattis
Pour les lendemains de revanche

REFRAIN

C'est la croix au dos du mouton
Il a dit "bon pour le service"
Un sergent vague écrit mon nom
Sur la liste des sacrifices
Eh! l'homme aux manches de velours
Même quand on est militaire
Faut pas vendre la peau de l'ours
Avant qu'on ne l'ait mis par terre

REFRAIN


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