OryZhein
L'ÉCUYER


Très tôt le matin, je me réveille:
"Debout fainéant et change le monde"
Je protège les miens et mes pareils:
"Toujours loyal, jamais se rendre!"
En quittant le château, je me souviens.
Page: maîtresse sans aucun bien.
Assis sur un banc de bois, ma foi:
"Allez, tous, combattez pour la croix."

A cheval, nous le rêvions, armés d'une épée.
"Allez, pour l'amour, changez l'histoire et son cours."
J'erre en contrée inconnue, habitée par le néant.
Un sentier sinueux guide mes pas; les ténèbres, mon âme.
Un crâne gisant me regarde de ses orbites creuses
Et enchaîne, d'une grimace, cette fable mystérieuse:

Des sauterelles en abondance,
Envahir le champ bien cultivé
D'un homme d'une paisible existence.
Sans son champ, il devient affamé.
Il trouva, chez le mage, des semences.
Sans attendre, il les a semées.
Il eut beau tout faire, rien ne poussa:
Il avait oublié les sauterelles.

Il m'indiqua le chemin des montagnes et disparut.
Je le monte, mais pour mieux le redescendre.
Face à un bourg enflammé: morts dans les rues,
Mères éplorées, fils abandonnés, j'aurais dû me pendre.

Je trouve un jeune garçon médusé devant un cadavre.
Il ne pleure pas, il me ressemble, quoique plus jeune d'âge.
Images de morts et de barbares m'envahissent, un peu de nerfs,
J'ouvre les yeux, il est encore là, c'est mon pair.


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