OryZhein
L'INVASION


Une ombre s'avance, engouffre le bourg,
Sans frontière, moult serfs accourent.
Une brèche, le froid brise le moral,
Heurt de bélier, fracas de métal ;
Sans abri, dénudé, le coeur tressaille.

Venus du Nord, ils pillent, ils ravagent,
Tables fracturées, les Magyars s'enragent.
Pêle-mêle, ils prennent et s'enfuient,
Éphémère obstacle, c'est la vie.
En lande désertique, le meilleur survit.

Une épée dégainée, tête fracassée.
Femme battue, dénudée, humiliée.
Une faux parée, un corps étendu.
Un enfant à ne pas naître, mort nu.
Paysans affolés, ils se taisent.

Un Magyar entre de par l'autel,
Une croix s'affaisse, elle se démantèle:
Foi brisée, la croyance se fait rare.
Il se retourne, fidèle en main, trop tard:
En pays hostile, confiance stérile.


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