Gaston Ouvrard
AU PETIT BAR DU COIN


Je sors pas avec mes camarades
Ça me gêne et je sors qu'avec moi
Je vais le soir au coin de l'esplanade
Au petit bar où personne me voit
Celle qu'est à la caisse est bien faite
Tout ce qu'on peut voir est beau comme tout
Je reluque surtout la tête
Et pis un peu le buste en dessous
Rien que ça, ça me suffit
Et, ma foi, ça vaut le prix

REFRAIN:
En buvant un verre au petit bar du coin
Je regarde la belle qui s'en doute point
Je peux la regarder, oui, vu que c'est mon droit
Ça ne regarde que moi
Quand j'en ai assez, comme ça, de la regarder
Je paie, je me lève et je me tire des pieds
Puis, les jours suivants, je reviens bravement
Je bois, je regarde, je paie, je dis rien
Et je fous le camp

Je m'ai dit "J'y dirais ben quelque chose"
Mais je suis pas assez bavard
Si j'y écris une lettre en prose
Allez ira la jeter quelque part
Le mieux, ça serait que j'y apprenne
Un petit boniment par coeur
Ça me demandera cinq ou six semaines
Mais j'aurai l'air à la hauteur
Et pis, quand je le saurai
Je lui-z-y communiquerai

REFRAIN

Hier, j'y dis "Faut que je vous explique
C'est pour une communication"
"Communication" qu'elle me réplique
"Entrez dans la cabine au fond
Vous mettrez dix sous dans la fente
Vous tournerez le bouton en dessous
Si ça ne vient pas séance tenante
Vous attendrez qu'on soit à vous"
Une heure, j'ai attendu
La petit rosse est pas venue

J'ai quitté mon verre au petit bar du coin
Je suis plus revenu, je vais au bar qu'est plus loin
Je regarde la caissière, oui, vu que c'est mon droit
Ça ne regarde que moi
Quand l'autre va savoir
Que je ne vais plus la voir
Qu'est-ce qu'elle va penser dedans son comptoir?
Mais tant pis, ma foi, on me la fait pas deux fois
Je me suis vengé, ça y apprendra à se foutre de moi
Et voilà...


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