Robert Paquette
RENTRE PAS TROP TARD


C'était au retour de l'école
Une période de liberté
Entre les devoirs et le souper
Un clair obscur à savourer

Avant la tombée du rideau noir
Lui qui vient si vite
A ce temps-là de l'année
Je me vois encore en train de m'habiller

Au pied de l'escalier
Debout sur la grille d'air chaud
Enfilant bottes, mitaines, manteau
Foulard, capuchon et ma tuque en dessous
Tandis que dehors le vent était du genre
Qui gèle les joues
Bientôt la neige sous mon poids gémirait

Oh! mais que j'avais hâte
D'aller retrouver les autres
Et la porte d'en arrière, gelée dur
Offrait toujours une résistance à mon désir
Le léger déclic de la vieille clef ronde
Les cheveux blancs ébouriffés du calfeutrage déchiré
Vite fermer la porte pour garder le chaud en dedans
On entendait maman derrière ses chaudrons
Qui disait avec raison
Rentre pas trop tard

Et si seulement maman
Comme tous les autres parents avait su
Où nous allions pour jouer
D'abord chez Collet frères
Ensuite de l'autre côté
De la montagne hérissée de roches
Crevassée de repères
Qu'elle me paraissait longue cette côte
Qui nous élevait au dessus de l'ordinaire

En toboggan, en skis et même en patins
Combien d'entre nous y avons laissé
Des morceaux de peau, brisé des os
Fait preuve de courage
Et même de bravoure
Je me vois encore au pied de l'escalier
En train de m'habiller
Enfilant bottes, mitaines, manteau
Foulard, capuchon et ma tuque en dessous

Oh! mais que j'avais hâte
D'aller retrouver les autres
Et la porte d'en arrière, gelée dur
Offrait toujours une résistance à mon désir
Le léger déclic de la vieille clef ronde
Les cheveux blancs ébouriffés du calfeutrage déchiré
Vite fermer la porte pour garder le chaud en dedans
On entendait maman derrière ses chaudrons
Qui disait avec raison
Rentre pas trop tard


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