Nicolas Peyrac
JE CHANTAIS, JE CHANTAIS


1973 février
J'ai des voisins pas très causants
Manche à balai sur mon plafond
Ma musique empêche de dormir
L'ancêtre qui doit me maudire
Par-delà les murs en carton
De sa cage à poule en béton

1973 fin juillet
Les examens sont en septembre
Les cancres dont je suis révisent
Sur mes feuilles de cours des mots qui traînent
Je rêve de faire de la scène
J'ai envie d'un jour m'envoler
Très très loin des polycopiés

Je chantais, je chantais
Je n'étais là pour personne
Et je n'écoutais personne
Quand on me traitait de fou
Je chantais, je chantais
J'étais déjà solitaire
Et rien ne m'aurait fait taire
Quand je parlais de la vie
Que j'avais choisie

1974 je m'ennuie
Les infirmières me sourient
J'ai pas trop le goût de Schweitzer
Pour les autres je suis un mutant
J'ai pas le profil de l'étudiant
Qui fait tout pour gravir l'échelle
Qui mène à leur tour de Babel

Je chantais, je chantais
Je n'étais là pour personne
Et je n'écoutais personne
Quand on me traitait de fou
Je chantais, je chantais
J'étais déjà solitaire
Et rien ne m'aurait fait taire
Quand je parlais de la vie
Que j'avais choisie

1975 quelques mots
Qui parlent de Californie
D'Hollywood et de Polanski
Je mets le pied dans un drôle de trip
Sans trop bien savoir si la suite
Me fera regretter la vie
Qu'en rêve je m'étais choisie

Je chantais, je chantais
Je n'étais là pour personne
Et je n'écoutais personne
Quand on me traitait de fou
Je chantais, je chantais
J'étais déjà solitaire
Et rien ne m'aurait fait taire
Quand je parlais de la vie
Que j'avais choisie
Je chantais, je chantais
Je n'étais là pour personne
Et je n'écoutais personne
Quand on me traitait de fou
Je chantais, je chantais
J'étais déjà solitaire
Et rien ne m'aurait fait taire
Quand je parlais de la vie
Que j'avais choisie


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