Jacques Pills & Tabet
27, RUE DES ACACIAS
Paroles: Jean Nohain, musique: Mireille, 1933


Le "2" c'est une boulangerie
Le "6" c'est un brocanteur
Le "12" c'est une charcuterie
Le "16" un marchand de couleurs
Mais je me fous de la boulangère
Je me fous du brocanteur
Le charcutière m'indiffère
Je suis froid devant le marchand de couleurs

Y'a que le vingt-sept qui m'intéresse
Pour mon coeur c'est la seule adresse
C'est là qu'habite Ida ma maîtresse
Du trottoir je peux voir
Sécher ses mouchoirs
Que cette maison là m'est chère
Que j'aime sa porte cochère
C'est bête, je sens mon coeur
Qui s'arrête qui s'arrête net
Devant le numéro vingt-sept

Je sais qu'au rez-de-chaussée
Habite un petit bossu
Un professeur de lycée
Loge à l'étage au-dessus
Au troisième c'est un notaire
A droite un vieux général
A gauche un vétérinaire
Mais tout ça m'est bien égal

Y'a que le vingt-sept qui m'intéresse
Y'a qu'au septième qu'il y'a de l'ivresse
C'est là qu'habite Ida ma maîtresse
Du bas de l'escalier je vois son palier
Je grimpe en courant quatre à quatre
Ida m'attend prête à s'ébattre
Mon âme soeur n'a pas d'ascenseur
Je suis en nage
Quand j'arrive au septième étage

Elle a dans sa petite chambrette
Des tas d'objets de valeur
Le portrait de marie Antoinette
Et des femmes nues en couleur
Et puis deux fauteuils rustiques
Un poisson dans un bocal
Un presse-papiers à musique
Le sabre d'un amiral

Mais y'a que le lit qui m'intéresse
C'est un lit des Galeries Barbès
C'est là que couche Ida ma maîtresse
La luxure insensée, me laisse glacé
Y'a qu'une maison dont je rêve sans cesse
Y'a qu'un étage où y'a de l'ivresse
Y'a qu'un lit dans Paris
C'est là-bas le lit d'Ida
Au vingt-sept rue des Acacias.


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