Georgette Plana (1956)
LA VIPÈRE DU TROTTOIR
Paroles: Rodor, musique: Vincent Scotto, 1922


Depuis longtemps elle l'avait dans la peau
C'est pourquoi sur le Sébasto
Le long des murs le soir elle rampait
En disant il faut que je l'ai
Un soir qu'il sortait de l'atelier
Elle aborda l'ouvrier.
Elle lui dit: je voudrais t'aimer
T'as de belles mirettes, tu me plais
L'ouvrier sourit, et dit: je sais
Qu'on t'appelle la vipère du trottoir
Je sais, combien tu fascines avec tes yeux noirs
Oh oui! je veux vivre désormais près de toi
Pourvu que tu ne sois rien qu'à moi
De tous, c'est toi seul que je préfère maintenant
Dit-elle, tout en lui mordant les lèvres jusqu'au sang
C'est toi, oui toi seul, qu'elle aimerait follement
La vipère!

Et mordu par le venin du mal
Il succomba c'était fatal
Il quitta l'atelier lâchement,
Ses amis, sa vieille maman
Dans les bouges maintenant il joue
Avec des filles des voyous
Et quand elle vient lui donner
Son argent et son baiser
Alors elle dit: Chéri c'est moi
Qu'on appelle la vipère du trottoir
Pour toi, je vends mes baisers
Mon corps, chaque soir
Tu sais que mon coeur t'appartient tout
Mon costaud
Je t'aime car pour moi t'es le plus beau
Veux-tu que je vole pour te plaire
Je le ferai
Je sens que si tu me le commandes
Je tuerai
Chéri elle sera ton esclave désormais
La vipère!

Voilà huit jours que la vipère a fuit
Et maintenant toutes les nuits
Pour la revoir il la cherche partout
Près à lui faire un mauvais coup
Lorsqu'un soir il l'a voit et soudain
Il lui barre le chemin
Tu vas revenir ou sinon...
Elle lui répondit: non
Alors tout surpris il dit: je sais
Le pouvoir de la vipère du trottoir
Un autre s'est laissé prendre au miroir
De tes yeux noirs
Pour toi il a quitté le travail, les parents
Demain c'est le bagne qui l'attend
Prenant la vipère doucement dans ses bras
Il dit: chérie tu ne recommenceras pas
Alors sans pitié froidement il étrangla
La vipère!


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