Plume Latraverse
LE FERMIER JEAN


Le fermier Jean est tout découragé
Sa femme a sacré le camp le mois passé
Deux semaines avant, ses quinze vaches en chaleur
Ont mis le feu à sa grange, par pure erreur

Le fermier Jean se tient sur le nerf
Depuis qui a des chenilles dans son parterre
Y en a jusque dans ses culottes
Y ont tout mangé ses beaux plants de pots...
Ça va faire des beaux papillons, hein les enfants?

Le fermier Jean ose pu sortir dehors
À cause de guêpes et pis des frappabords
Le fermier Jean, qui aime tellement les enfants
A perdu son dernier d'un accident

C'était une espèce d'imbécile-né
Aux gros "tires", au cul "jacké"
Quand sue un poteau, y a arrêté
On a manqué d'électricité
"Pis évidemment, les enfants
Le fermier Jean, y avait même pas de chandelles..."

Chez le fermier jeau, y une épidémie
De sangsues, de lézards pis de hippies
Qui collent autour de son bassin à truites
(L'eau c'est a tout le monde)
Pis qui en profitent comme de vrais parasites

Le fermier Jean est plein de malheurs
Y s'est fait voler son tracteur
Y a deux cheveux de la dépression
Mais ces deux gros cheveux-là tiennent bon
"Pas 2 gros cheveux, nono!... deux gros chevaux!"

Tout irait mieux, pour le fermier Jean, si
Au moins, y tomberait pas tout le temps de la pluie
Le teint gris, à toués matins, y écoute Alcide
En se tapant sa petite dose de pluie acide

"Ça y donne une drôle de vision de la vie...
Allons, fermier Jean, un petit sourire, voyons!
Le soleil brillera demain!!!"


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