Plume Latraverse
LES HUMAINS


Écoutez tous avec élan
Ce que je vous raconte à l'instant
Je crierai pas fort, je vas mordre personne
J'essaye quelque chose juste pour le fun
Je vous arracherai pas les tympans
Tendez vote oreille en avant
Je vas dire quelque chose de pas mal laid
Faudrait pas que ma mère m'entendrait...

Les humains
C'est pas qu'est-ce qui a de plus fin
Ça se fait des bobos exiprès
Pour pouvoir les soigner après
Les humains
C'est un mal pour un bien
Y inventent des guerres avec l'intention
De connaître la réconciliation

Un jeune amour toujours sincère
Aime ben se donner un peu de misère
Les coeurs à force de se serrer
En viennent un jour à s'étouffer
Et le pauvre amour, écrapouti
En arrive à quitter le nid
Comme l'oisillon fragile et fou
Au risque de se casser le cou

Les humains
Sont casseurs de catins
Ça se fout le coeur en pièces détachées
Pis ça s'amuse à le remonter
Les humains
Quelle race de galériens!
Voguant sur l'océan de la peur
Sur la coquille de leurs erreurs

L'enfant prodigue et solitaire
Qui cherche encore après sa mère
Une rude étoffe de dur-à-cuire
Pour I'étouffer dans ses soupirs
Dans ses soupirs, il y a une naque
Une flaque de larmes grosse comme un lac
Son coeur s'y noie, dans une bouteille
Dont le goulot lui bouche les oreilles

Les humains
C'est pas brillant ben ben
Ça se donne des claques derrière la tête
Pour se rappeler qu'ils sont bêtes
Les humains
Brassent de la marde pour des riens
Ils aiment se mettre les pieds d'ins plats
Quand on est tarte, on s'en sort pas

La vie est faite de telle façon
Que tout le monde puisse: faire des chansons
Chansons d'esclaves ou de conquérants
Ou ben berceuse pour les enfants
La justice comme la poésie
C'est une histoire de cercles d'amis
C'est l'éternel recommencement
Qui fait tourner la roue du temps

Les humains
Se répètent à chaque matin
C'est un carrousel, une dynamo
Crinkée par l'énergie des mots
Les humains
Soit de près ou de loin
Sont humainement plus attachants
Le jour où on les pogne en chantant

Je voudrais finir ma cantate
Avant de repartir à 4 pattes
Ou de m'en aller les pieds devant
Comme n'importe quelle vieux pédant
En vous disant ces quelques mots
Au risque de passer pour nono
Si la guerre avait jamais existé
C'est peut-être moé qui l'aurais inventée

Les humains
C'est pas qu'est-ce qui a de plus fin
Quand ça s'ennuie, y faut que ça grouille
Même si, après, ça les embrouille
Les humains
Ça se dévore et pis ça s'aime ben
Des jours je les trouve tellement pourris
Que je leur consacrerais ma vie
Des jours je les trouve tellement pourris
Que je pense que la toune est finie


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